avril 8, 2023

Les villes du futur

C’est assez vaste, n’est ce pas? Les façons de construire et les plans d’urbanisme dépendent de l’histoire et de la topographie du lieu. Aujourd’hui, des variables sont devenues plus importantes que jamais: la régulation de la température dans les rues et la construction de logements non (ou moins) énergivores.

La situation actuelle et la tension énergétique que nous connaissons donnent à l’économie d’énergie une place de premier choix. En même temps nous avons besoin de construire plus de logements. Comment adapter la ville au changement climatique (et permettre de le limiter, s’adapter ne suffit pas) et satisfaire une population croissante? L’aménagement d’une communauté aura des effets sur près de 40 ans en moyenne.

Un fait intéressant: la démolition et la construction de bâtiments sont responsables de 35% des émissions de gaz à effet de serre. Il va falloir loger plus de gens, dans des bâtiments à faible consommation d’énergie, dans des villes qui devront s’étaler le moins possible. L’urbanisme durable est encore un concept flou. Il n’y a pas de style écologique bien défini. On peut juste avoir une approche logique. Par exemple, on sait qu’on doit s’entasser, prendre un appartement le plus petit possible en centre ville. Cela évitera le développement des infrastructures qui vont de pair avec l’étalement.

Il est difficile de mesurer les différentes variables entre densité de population, taille de la ville, qualité de l’environnement et qualité de vie. (il n’y a pas que la technique qui compte, mais aussi le comportement humain). Par exemple, on parle de (re)mettre des îlots de fraîcheur en ville, qui se traduit par plus d’arbres, de parcs, d’herbe sur une partie du trottoir, des mares, des fontaines, réduire les voies des voitures en villes pour faire plus de place aux cyclistes…mais êtes vous prêts à glisser sur des feuilles par terre, à avoir plus de moustiques, plus d’abeilles qui viennent butiner ou encore à payer pour l’installation d’un arbre dans votre cour intérieure, ou encore à plus d’embouteillages aux heures de pointe?

Il y a un problème de taille: les mairies réfléchissent souvent en termes de rentabilité; la relation entre les coûts d’investissement et les coûts d’exploitation. Dans la construction et l’urbanisme, les coûts les plus importants sont au début du projet. Mais ce n’est pas ce qui est le plus intéressant pour les constructeurs et les mairies.

Voyons comment certaines villes pensent répondre aux conséquences des changements climatiques. Chaque ville devra trouver ses propres solutions, même si certains aspects sont universels, comme les solutions pour lutter contre les îlots de chaleur et les inondations. Les villes étant souvent très minérales et construites près de cours d’eau. Les dangers les plus courants sont les suivants: chaleur extrême, inondation, sécheresse, feux de forêt, pénuries d’eau.

Faire face aux inondations en créant des parcs le long des lacs et des cours d’eau. Ces parcs agiront comme une éponge. On peut aussi orienter les bâtiments en fonction du vent dominant. On peut aussi remplacer une partie du bitume par du sable, de la terre et des plantes. Toutes les initiatives mises en œuvre sont souvent isolées et ne concernent au mieux qu’un quartier. Elles resteront inutiles si elles ne sont pas appliquées à une plus grande échelle. Le changement dépend surtout des financements et de la bonne volonté. Un financement est le plus souvent validé s’il permet de générer des recettes… J’y pense, ce sont aussi les programmes des assurances qui vont changer. Les habitants peuvent aussi participer en étant vigilants à la propreté des trottoirs, pour éviter que les déchets à l’air libre polluent et viennent boucher les égouts, ce qui accélèrerait une inondation. Il est aussi possible de se renseigner sur les risques les plus probables dans sa ville, et apprendre les gestes à faire pour la prévenir et s’en protéger.

Et même, si on est d’accord pour faire une place à la nature en ville, va-t-on planter des espèces natives et les laisser s’adapter à la chaleur ou planter directement des espèces déjà adaptées à des températures plus élevées?

Va-t-on planter des arbres fruitiers en ville ou sur le toit des immeubles, avec le risque que les fruits pourrissent, sentent mauvais et vous fassent glisser?

L’effort le plus grand sera sans doute la coordination entre les différents acteurs: constructeurs immobiliers, santé publique, transports, énergie, mairies, associations, secteur privé…

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